
Disparition brutale du violoniste Didier Lookwood, un géant français du jazz
Compositeur et interprète, le violoniste de jazz français Didier Lookwood a eu une carrière marquée par l’éclectisme. Âgé de 62 ans, il est décédé dimanche 18 février à Paris d’une crise cardiaque.
Né à Calais en 1956, Didier Lockwood avait été révélé à 17 ans par la scène jazz-rock des années 1970 avec les groupes Magma et Zao avant de mener ses propres formations. Remarqué à ses débuts par Stéphane Grapelli, qui lui propose de l’accompagner en tournée, le musicien a ensuite collaboré avec de très nombreux artistes, de Miles Davis à Herbie Hancock en passant par Claude Nougaro, Barbara et Jacques Higelin.
Pendant plus de quarante ans, il a occupé une place singulière dans le paysage musical à travers ces nombreuses rencontres et projets dans divers styles : jazz-fusion électrique, jazz acoustique, jazz manouche, jazz et musique classique avec le spectacle « Le jazz et la diva » avec la cantatrice Caroline Casadesus, qui fut son épouse. Il avait reçu une Victoire de la musique en 1985.
Didier Lockwood était aussi très impliqué dans l’éducation musicale : auteur d’une méthode d’apprentissage du violon jazz, il avait créé en 2001 une école d’enseignement de l’improvisation, le Centre des Musiques Didier Lockwood à Dammarie-les-Lys (Seine-et-Marne), dont il fut adjoint à la culture.
Il avait également remis en 2016 un rapport au gouvernement sur l’apprentissage de la musique. Il s’y inquiétait d’une enfance « formatée » par la technologie moderne et en « panne de sens » et prônait une éducation par plus d’oralité et moins de solfège.
Il devait rendre hommage à Django Reinhardt lors d’un concert prévu en mars.